Des passants devant l'école qui sert de centre d'isolement des malades d'Ebola. © AFP
Des passants devant l'école qui sert de centre d'isolement des malades d'Ebola. © AFP

Les pays d’Afrique de l’Ouest continuent d’intensifier leurs efforts pour lutter contre le virus qui a déjà fait plus de 1000 morts, selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais certains civils restent sceptiques. Les mesures prises par les Etats et les acteurs humanitaires sont renforcées chaque jour afin d'endiguer l'épidémie d'Ebola qui continue de tuer en Afrique de l'Ouest. Mais certaines traditions et croyances font que certaines franges de populations ne croient pas à l'ampleur de la maladie. Un doute dangereux car il conduit des personnes à mal se protéger contre la contamination.

Par Eric Topona

Les pays touchés par cette épidémie ont mis en place toute une batterie de mesures pour faire face à Ebola. Des mesures qui malheureusement semblent insuffisantes, d’autant que l’épidémie continue d’endeuiller de nombreuses familles. Parmi les mesures prises, on note la suspension de la majorité des vols commerciaux au départ et/ou à destination des pays touchés. Sans oublier le contrôle stricte de la température des passagers institué dans de nombreux aéroports des capitales africaines.

Situation stable en Guinée, et en Sierra Léone, inquiétude au Libéria

Selon l’Ong ‘’ Plan International’’, qui œuvre dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest dans la lutte contre la maladie, la situation épidémiologique est stagnante en Guinée Conakry et en Sierra Léone. Elle est plus critique au Liberia où de nouveaux cas sont quotidiennement enregistrés.

Aussi paradoxale que cela puisse paraître, ce dernier pays ne dispose que de deux centres de prise en charge des malades, notamment à Lofa, une ville frontalière de la Guinée Conakry et de la Sierra Léone et à Monrovia la capitale. Pour Kouala Oumarou, le représentant résidant de l’Ong ‘’Plan International’’ à Monrovia, c’est l'insuffisance d’infrastructures sanitaires qui est à l’origine de l’attaque du centre d’isolement pour patients du Weekend dernier: « Dés le départ, l’installation des centres de traitement n’a pas eu l’adhésion des communautés. Tout simplement parce qu’elles se sentent exposé, estimant que les centres de traitement les rapprochent davantage de la maladie. Deuxième fait, c’est la prise en charge qui n’est pas à la hauteur des attentes. Du coup, les patients et les parents sont mécontents. Ils estiment que les centres de traitement sont presque un mouroir. C’est pourquoi, les auteurs de l’attaque ont décidé de libérer leurs parents malades, de sorte qu’ils puissent assurer eux-mêmes, par d’autres moyens, le traitement á domicile ou dans des formations sanitaires privées. »

Incrédulité des populations, une entrave à la lutte contre Ebola

La plus part des pays affectés par le virus Ebola font face à une résistance communautaire. Beaucoup ne croient pas en l’existence de la maladie, ‘’une pure imagination des occidentaux pour troubler leur quiétude’’. De nombreux habitants de Monrovia ont ouvertement laissé transparaitre leur incrédulité lors de l’attaque du centre d’isolement de la capitale Libérienne. Ce phénomène inquiète profondément les Ong internationale présentes sur le terrain. C’est pourquoi, Kouala Oumarou de l’Ong ‘’Plan International’’, exhorte le gouvernement Libérien à intensifier les campagnes d’information et de sensibilisation sur les mesures préventives à mettre en œuvre pour ne pas contracté le virus. Par exemple, éviter tout contact avec les personnes infectées, ne pas être en contact avec les liquides biologiques de ces derniers et surtout éviter de toucher les corps des personnes décédées des suites de cette maladie. Cette dernière mesure est difficile à faire appliquer, quant on sait que les funérailles sont des pratiques profondément ancrées dans les mœurs et les traditions de nombreux d’africains.

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