Bien qu'un pays puisse avoir une économie relativement solide sans avoir une puissante armée, la réciproque n'est pas vraie: aucun pays ne peut durablement maintenir une puissante armée sans posséder une économie relativement solide. (La puissance militaire américaine est soutenue d'abord par son économie, de même que l'avancée militaire de la Chine coïncide avec sa montée en puissance économique). Si l'on ajoute à cette première proposition, la seconde selon laquelle l'énergie est la colonne vertébrale de toute économie moderne, l'on peut logiquement conclure qu'aucun pays ne peut maintenir une puissance militaire impressionnante s'il ne contrôle pas ses sources d'énergie. D'après le rapport du Commissariat General au Développement Durable publié en Février 2014, l'électricité et le pétrole représentent environ 72% de la production énergétique française, (43% pour l'électricité, et 29% pour le pétrole). Or environ 75% de l'électricité en France est d'origine nucléaire, donc en clair, environ 61% de l'énergie française provident du nucléaire et du pétrole. La France ne produit ni l'un, ni l'autre. Grâce aux accords de défense signés au début des années 60, elle a jusqu'ici eu accès de façon pratiquement gratuite à l'uranium et au pétrole, s'est habituée à ce marché de dupes, et a atteint un point de non-retour : ses besoins en uranium sont aujourd'hui tels qu'elle (la France) est obligée d'en importer une certaine quantité du Khazastan. Les nouvelles réalités économiques et géostratégiques imposées par les pays africains francophones qui diversifient leurs partenaires économiques risquent de changer les choses, et ce, au plus mauvais moment pour elle. Ceux qui pensent qu'accuser la France de soutenir Boko Haram pour la reconfiguration de la carte géostratégique de l'Afrique Centrale relève d'une théorie conspiratrice devraient trouver ici un rationnel de ces accusations. L'état actuel de son économie dont le taux de chômage est de 19,2% avec 5,5 millions de chômeurs sur une populations de 28,6 millions de personnes en âge de travailler, et surtout le niveau de sa dette (qui menace d'atteindre les 100% de son PIB) est tel que la France n'a pas les moyens de payer à un prix juste la totalité des matières premières dont elle a absolument besoin pour faire tourner son économie. Si malgré tous les avantages que la France tire de l'Afrique, elle réussit l'exploit de s'enliser dans la crise, et d'avoir recours aux prêts pour financer ses programmes sociaux, comment s'en sortira-t-elle sans l'Afrique?

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