« Idriss DEBY va quitter le pouvoir ! » dixit Saleh KEBZABO

28 Février 2016 TCHAD : « Idriss DEBY va quitter le pouvoir ! » dixit Saleh KEBZABO Le 27 février 2016, le chef de l’opposition tchadienne et non moins député Saleh KEBZABO donne une conférence sur les enjeux de l’élection présidentielle au Tchad du 10 avril 2016, dans les locaux de l’AGECA, rue de Charonne, PARIS (France). Un débat animé par le journaliste et bloggeur Makaila NGUEBLA. Agé de 68 ans et président de l’Union nationale pour le développement (UNDR), le conférencier est candidat à la prochaine présidentielle « pour terrasser Idriss DEBY et le régime despote qu’il (ndlr : Idriss DEBY) représente». Il est temps d’après lui, de passer à l’alternance pour mettre un terme à 26 ans de règne de l’actuel président, qui est candidat à sa propre succession. L’assistance d’environ 80 personnes est composée - non seulement des Tchadiens vivant en France, mais aussi des Marocains, Malgaches, Béninois, Ivoiriens, Guinéens, Djiboutiens et Maliens, ainsi que des Français amis de l’Afrique - s’intéresse sur le devenir du Tchad, après 26 ans de règne d’Idriss DEBY en particulier et de l’avenir de la démocratie en Afrique en général. Tous - au moins la vingtaine d’intervenants - restent unanimes qu’Idriss DEBY gère le Tchad en véritable dictateur et despote ; mais se demandent pourquoi l’opposition ne réussisse pas à présenter un seul candidat contre lui. Et sachant le machiavélisme et les fraudes électorales d’Idriss DEBY, l’assistance se demande si ce dernier acceptera de partir s’il serait battu. A ces interrogations, cet ancien Journaliste de Jeune Afrique devenu leader de l’opposition de dire : « je suis convaincu de plus en plus qu’Idriss DEBY va partir s’il perde les élections. Il quittera le pouvoir (…) Depuis deux ans, j’ai déjà averti les Français et les Européens. Une page sera tournée au Tchad après les prochaines présidentielles ! ». Saleh KEBZABO argumente sa position par les derniers évènements qui se sont succédé ces derniers temps au Tchad, dont la mobilisation après le viol d’une jeune tchadienne. Il fait savoir aussi un grand changement au niveau de la population locale, dans les villages comme dans les villes : « ce n’est plus comme il y a cinq ou dix ans. Maintenant, dans mes meetings, il y a des gendarmes qui osent dénoncer la mauvaise gestion des tenants du régime. Il y a là un indicateur que la mentalité des militaires et des forces changent ». Même pour la pratique de la biométrie, « qui n’est pas encore acceptée entièrement, il y a une avancée, ne serait-ce que pour une connaissance de nombre d’électeurs de la diaspora, de 25.000 à 135.000 ». Il reconnaît l’absence d’un candidat unique de l’opposition, « mais cela fait partie de la liberté de tout un chacun et en démocrate, j’admets la situation. Mais le plus important entre nous, c’est de se mettre tous d’accord contre Idriss DEBY et s’il y a second tour, on est tous derrière celui qui est contre lui ». Pour Saleh KEBZABO, « en réussissant à dénoncer les abus et exactions du régime actuel avec toutes les conséquences, les opposants tchadiens ont franchi un pas important… ». Tout en interpellant de manière courtoise les membres de la diaspora tchadienne d’être de plus en plus engagé et de prendre part à la vie politique nationale.

James RAMAROSAONA (Paris, 28/02/2016)

Retour à l'accueil